Parce qu'il faut bien commencer par quelque chose...^^
Stress
Je suis assise là, dans le noir. Seule une lumière devant moi éclaire le devant de la salle. Mes yeux sont fixés devant moi. Mes mains sont gelées. Moites. Posées sur mes genoux. Mon esprit est embrouillé. Un nœud se forme dans mon ventre et ma gorge. Mon cœur bat plus vite et plus fort que d’habitude. BOUM ! BOUM ! Je le sens. Je sens chacun de ses battements dans ma poitrine. BOUM ! BOUM ! Ma respiration est saccadée pourtant je n’ai pas de mal à respirer. Je commence à frissonner un peu. J’attends. J’écoute.
« Marion !» C’est moi. Je dois me lever ! Je me lève. Je ne sens plus mes jambes. Elles sont devenues comme du coton. Je m’avance. Le nœud à l’estomac m’oppresse. Il se resserre. Me fait mal. Je respire un grand coup, monte les escalier et me retrouve sur la scène. Je vois la salle noire devant moi et les spectateurs. Mon cœur fait des bonds dans ma poitrine. Je secoue mon esprit pour rester lucide et ne pas trop succomber à la panique. Je m’avance. Tente de faire un petit sourire aux juges mais ne réussis qu’un malheureux petit rictus. L’un des juges me réponds par un sourire chaleureux. Je m’installe sur ma chaise devant mon clavier. Mes mains se mettent à trembler. Je prends ma première partition, la faisant trembler tellement mes mains bougent. Je règle mon instrument. Regarde les juges. Ils me font signe de commencer.
Je me concentre. Inspire un coup. Mes doigts effleurent les touches. Je me lance. La première note résonne dans la salle. Puis, les autres s’enchaînent mélodieusement. Je reste concentrée mais plus je progresse dans la mélodie plus je me détends. Mon cœur se calme. Plus rien ne compte. Je ne vois plus rien à part mes partitions et mes doigts qui courent sur les touches blanches et noires. Tout le monde a disparu de mon champ de vision. Il ne reste plus que moi, l’instrument et les notes.
Soudain, mon cœur fait un bond. Panique. Mes doigts ont glissés. Dérapés. Une fausse note. Mon cœur s’emballe. Je sens à nouveau mon nœud. Une bouffée de chaleur me monte au visage. La panique refait surface d’un coup. Je continue. Espérant ne plus faire de faute. La fin approche. Concentration. Je joue, joue… Mes doigts glissent harmonieusement sur les touches. Concentration. Ici je dois me méfier. J’ai du mal ce passage. Je fais attention. Bloque ma respiration. Plus d’air. Concentration. Ca y est, c’est passé ! J’ai réussi ! Je respire à nouveau. Mon cœur est léger. Je finis. Pose mes doigts sur les touches et fait résonner la dernière note. Forte. Puissante. Elle marque la fin du morceau.
Je respire un bond coup. Le nœud a disparu. Mon cœur a retrouvé sa vitesse normale. Je suis contente. J’ai bien réussi. Je me lève. Regarde les juges et leur adresse un sourire. Un vrai. Qui vient du cœur. Puis, je descends de la scène rejoindre ma famille dans les rangs, le sourire aux lèvres. J’ai bien jouée, je le sais. Je suis fière de moi. Je m’assoie près de mes parents et de mon professeur de musique. Celui-ci m’adresse un clin d’œil et vient me féliciter. Mes parents aussi me félicitent en chuchotant. Un nouveau candidat a pris ma place sur la scène. J’entends résonner ses premières notes. Les mêmes que moi. Normale. Il est dans ma catégorie. Mais je ne m’inquiète pas. Je sais que j’ai bien jouée. Que je serais bien classée. J’écoute le candidat jouer. Il joue bien. Il mérite une bonne place lui aussi. De toute façon, il peut y avoir plusieurs mêmes places attribuées. J’écoute. Ne pense plus à rien. Je laisse filer mon esprit. Loin. Dans les rêves. Accompagné par la musique qui résonne.